On a tous des rêves dans la vie, hein ? Ben le mien c'est d'arriver à faire fonctionner le trio maïs/haricot/courge (un grand classique de la permaculture, semble-t-il). Le maïs sert de support pour le haricot, le haricot donne un coup de main à la courge (avec son super-pouvoir de fixer l'azote et le libérer) et la courge couvre le sol. Vous connaissez le refrain, limitation de l'évaporation de l'eau et occupation de l'espace au détriment des "mauvaises" herbes.

Pour l'instant, on n'y est pas encore. J'ai semé 4 ou 5 graines de maïs, une a fini par germer (les autres ont sans doute dû germer aussi, mais un prédateur a dû les faire disparaître).

Bon, c'est plutôt concluant. La pluie a fait du bien aux pommes de terre, les tubercules ont pu grossir avant de se faire attaquer par le grand méchant mildiou.

Quelques nouvelles du carré qui s'est bien étoffé. J'y ai rajouté de la ciboulette et de l'aneth (pour protéger les concombres). Et les concombres se réveillent doucement, après avoir longtemps stagné (le temps de faire de bonnes racines j'imagine).

En début de saison, je m'en voulais d'avoir loupé la récolte de graines de bourrache, l'automne dernier. Le temps que je me décide à les récupérer sur les plants, elles s'étaient déjà volatilisées.

C'était dommage quand même, de devoir me passer de l'une des fleurs qui attirent le plus les pollinisateurs. Impossible d'en trouver dans les commerces que je fréquente.

Tant pis. J'ai construit le tipi numéro 2, y ai positionné des plants de haricots, semé des graines de haricots, de pois, de pois de senteur et de fleurs diverses (pour attirer les pollinisateurs, donc).

Et quelle ne fut pas ma surprise de voir apparaître, l'une après l'autre, de jeunes bourraches, tout autour du tipi. Pile au bon endroit ! C'est magique. Enfin, magique, non, ça peut s'expliquer. Les graines sont restées en terre tout l'hiver, à l'endroit où j'ai prélevé de la terre pour faire de petits monticules autour du tipi. 

La bourrache a les défauts de ses qualités. Si vous voulez la voir réapparaître d'une année sur l'autre, pas de souci, elle reviendra d'elle-même.

Et si vous ne le souhaitez pas, ben, elle reviendra quand même. Il faudra juste prendre le temps arracher les jeunes plants avant qu'ils ne produisent de nouvelles graines (bonne nouvelle malgré tout, les plants sont faciles à déraciner, ils n'iront pas vous faire des rhizomes dans le dos, rien à voir avec les ronces).

Et ça se mange ! Avec modération (elle a des vertus médicinales).

Vous pouvez goûter ses fleurs. On les retrouve parfois dans les assiettes de certains restaurants, en guise de décoration. Le pollen a un goût sucré et les pétales un goût iodé. 

Drôle d'animal, cette bourrache.

NB : il semblerait que les limaces et autres gastéropodes n'aiment pas particulièrement ces plantes... En raison de leurs petits poils piquants (essayez de ramper torse nu sur un tapis de bourraches, vous verrez bien) ou en raison de leur caractère diurétique/sudorifique, peut-être.

Attention, enfonçons allègrement une porte ouverte : « Au jardin, comme dans la vie, tout ne se passe pas comme prévu. »

L'an dernier, ma copine Alice m'avait gentiment fait don de graines de haricots, lorsque je lui ai annoncé que je commençais à cultiver un potager (mon tout premier potager, constitué simplement de plants de potimarrons issus de graines d'un légume acheté dans le commerce et de plants de patates qui m'avaient été grâcieusement offerts).

Ces haricots avaient une histoire. Elle cultivait depuis des années ces haricots, une race de haricots que cultivaient ses parents qui eux-mêmes les tenaient peut-être de leurs parents ou d'amis. Ma camarade ignorait le nom de la race en question. Des haricots à rames vigoureux qui poussent facilement, donnent beaucoup et longtemps. Des forces de la nature.

A côté de ces haricots verts, bien verts, j'avais semé des graines de haricots amethyst, (haricots violets qui se mangent comme des haricots verts), simplement pour le côté esthétique.

La saison a passé, tous les plants ont été généreux.

J'ai attendu que les derniers haricots donnent des graines, que j'ai récoltées.

Les haricots verts ont donné des graines brunes, très reconnaissables, et les violets, des graines rose pale.

Et on en revient au tipi numéro 2...

Jusqu'à l'apparition des premiers bourgeons de haricots à rames, rien d'anormal. Les plants poussent, les feuilles apparaissent, ca grimpe tranquillement.

Et, donc, des bourgeons apparaissent.

Sur certains plants, comme l'an dernier, des bourgeons vert tendre, qui donnent des fleurs rose pâle.

Mais sur d'autres apparaît une (jolie) anomalie...

Des bourgeons violets, qui donnent des fleurs rose fuchsia...

Mordious !

Hybridation ! Les pollinisateurs mis leur grain de sel...

J'ai attendu de voir ce que donneraient ces fleurs, et comme on pouvait l'attendre, ce sont non pas de sages haricots vert pâle qui ont fait leur apparition, mais des haricots violets !

Le goût et la forme sont identiques aux haricots verts à rame de l'an dernier. Seule change la couleur de sa peau (à la cuisson les haricots perdent cette coloration).

Ce plant a pris la place d'un plant de pommes de terre il y a quelques semaines (à chaque fois que j'arrache un plant, je plante ou je sème quelque chose à la place... les fanes font de l'ombre et protègent les jeunes pousses). Les feuilles commencent à se développer. Le plant est prêt à conquérir le Monde.

Après les fleurs viennent les cosses...

Quand une carotte rencontre un obstacle dans sa croissance (caillou, par exemple), ça donne... ben...Ce genre de chose.