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"Zzzzzzzzz..."
- Monsieur ! MONSIEUUUUR ! HO !
- Gnmrf mgnn...
- Va pas falloir rester là Monsieur. Allez, on dégage !
- Quézézè ?
Et c'est ainsi que Toto l'escargot facétieux décida spontanément de faire un vol plané par-dessus le portail du jardin pour aller explorer le monde, à commencer par le trottoir d'en face.
Petit Jésus, grâce à qui j'ai la peau du ventre bien tendue, merci pour ce repas que je vais prendre et que en plus c'est mon menu préféré.
On a tous eu des envies bizarres, des lubies, pendant le confinement.
Pour ma part, j'ai eu un épisode "camomille".
Ça a commencé par l'achat d'un shampoooing à la camomille, qui m'a rappelé l'odeur d'un shampooing que j'ai utilisé il y a fort longtemps, lorsque j'étais zenfant.
Allez savoir pourquoi, en sentant cette odeur j'ai eu une envie folle de boire de la camomille. Ça faisait au moins 10 ans que je n'en avais pas bu.
Je n'en ai pas trouvé lors de mon réapprovisionnement hebdomadaire en grande surface, il a donc fallu attendre encore une semaine pour retenter ma chance dans un autre supermarché (oui, souvenez-vous : les courses de première nécessité, c'était une fois par semaine de preférence).
Pendant ces deux semaines, j'ai lutté pour ne pas boire le shampooing au goulot. L'envie grandissait. Je ne pensais plus qu'à ça. Bon j'exagère.
Et j'ai fini par en trouver ! Inutile de préciser que je n'ai pas boudé mon plaisir.
Il y a quelques jours, surprise ! Parmi les nombreuses graines semées aléatoirement dans le jardin, une d'entre elles a donné naissance à un plant de camomille !
Quand j'ai senti l'odeur particulière de ces fleurs, j'étais émue, voilà. Parce que Tata, elle a des sentiments, elle n'a pas un robot-tondeuse à la place du coeur.
Tiens, trouvé ça en désherbant le 1er tipi (tipi des carottes). Je vais attendre un peu avant de contacter la DRAC, hein.
Tout à l'heure je vous parlais de fleurs semées en désespoir de cause, parce que mes vieilles graines de blé noir n'ont jamais voulu pousser.
Ces fleurs en font partie. Elles ont fleuri hier, après avoir très longuement bourgeonné.
Le coréopsis des teinturiers est une plante typique des prairies nord-américaines (présente en amérique du Sud aussi). Bien avant l'arrivée des colons, elle était utilisée par les indiens comme plante médicinale (pour sa teneur en flavonoïdes) et comme colorant (textile).
Nous vivons un moment historique à l'échelle de l'Histoire du potager. La rencontre tant attendue entre le plant de maïs numéro 1 et le plant de haricot à rames a eu lieu. Un premier contact a été établi.
À l'arrière plan, on peut voir des fleurs, dont des pavots que j'avais semés par dépit, parce que le blé noir ne poussait pas.
Oui parce que je ne vous en ai pas parlé, mais j'ai semé en vain des poignées et des poignées de vieilles graines de blé noir, qui n'ont jamais poussé. Ce qui explique pourquoi j'ai semé des fleurs un peu n'importe comment. Quand un jardinier est déçu par des semailles, y a son coeur qui pisse de la sève comme un gros aloé vera. Voilà. Et il fait des choses étranges, des fois, par désespoir.
La chaleur est toujours là, le sommeil ne va pas venir tout de suite (rien qu'en écrivant ce post avec rien d'autre que les muscles de mes deux pouces, je sens la sueur perler sur mon front et sous mes yeux).
Profitons-en pour évoquer mon champ de maïs.
Voici à quoi il ressemblait en juin, ci-dessus.
Et le voici maintenant :
Ça va. L'honneur est sauf.
Hm. Photo non contractuelle, suggestion de présentation. J'ai pris cette photo à la campagne, pas loin de chez moi, chez un "vrai" agriculteur. J'ai un train de retard car j'ai semé les 2 grains de maïs sur le tard, courant mai.
Voici la vraie photo :
Il est plus grand que le chien. Quand il sera aussi grand que moi (1m98, donc), on aura bien avancé.
Les coccinelles sont connues pour être des dévoreuses de pucerons. Voici la preuve que leur réputation n'est pas usurpée.
Les adultes en mangent, mais pas autant que leurs larves (c'est bien connu, les jeunes quand c'est en pleine croissance, ça mange, ça mange). Je ne pourrais pas vous dire combien de pucerons cette demoiselle a engloutis dans sa journée, mais la digestion a eu l'air difficile.
Mais au concours du plus gros mangeur de pucerons, c'est la chrysope et sa larve qui tirent leur épingle du jeu. C'est un insecte très discret, il est donc très possible que vous n'en ayez jamais vu (d'autant plus qu'il a tendance à se cacher sous les feuilles) : il est de couleur vert tendre, comme les tiges de haricots. Discret et efficace : il ne se contente pas de manger des pucerons. Il s'attaque aussi aux thrips (thysanoptères suceurs de sève... si vous cherchez une insulte originale pour votre pire ennemi, je vous suggère celle-ci) ou aux araîgnées rouges (acariens suceurs de sève... pas mal, aussi, comme insulte).
Pour attirer ces insectes dans votre jardin, vous pouvez semer de l'aneth un peu partout. Cette plante aromatique et son nectar sont un aimant à chrysopes. Et puis les graines d'aneth pourront vous soulager d'éventuels inconforts gastriques (ballonnements, quoi) et leur feuilles vous seront utiles en cuisine (plats de poisson frais ou fumé, salades, etc).
Bon, je vous laisse visionner ou pas la vidéo ci-dessous, montrant une larve de chrysope en action. Ça ne rigole pas. Attation, images d'une grande violence (éloignez les enfants et les pucerons).
Le saviez-vous ? Miss Marple enquête, tricote mais elle est aussi une fondue de jardinage (jardin d'ornement). Pas franchement original, comme passe-temps, pour une vieille dame seule, vous me direz.
"Debout devant la fenêtre, Miss Marple regardait dehors. Sa valise était sur le lit, derrière elle. Elle regardait le jardin sans le voir. C'était rare, pour elle, de ne pas prêter attention à un jardin - que ce soit pour admirer ou pour critiquer. Dans ce cas précis, c'eût été vraisemblablement de la critique"
Extrait du roman ci-dessus. Némésis, Agatha Christie
Un peu plus tôt dans le roman, on apprend qu'elle s'est longtemps adonnée au jardinage, avant de devoir y renoncer, sur ordre de "ces enquiquineurs de médecins".
A son grand regret, elle doit confier l'entretien de son jardin à un tiers...
"Quand elle se promena tranquillement dans son jardin ce soir-là, son habituel sentiment de frustration prit cette fois un tour plus aigu. Peut-être est-ce la vue d'un pied de muflier qui en fut la cause. Elle avait maintes et maintes fois répété à George qu'elle n'en voulait que des jaune soufre, pas de cette affreuse couleur violacée dont les jardiniers paraissaient tellement friands. "Jaune soufre", prononça tout haut Miss Marple."
Et c'est sans doute ce souci du détail qui fait d'elle une enquêtrice hors pair.
Merci à Dédé le papillon d'avoir posé comme ça, spontanément, de bon matin (il n'était que 11h30).
Ce n'est pas le plus beau papillon de la Création, mais il a de toute évidence des prédispositions pour travailler dans le mannequinat. Une sorte de don naturel. "[...] si y a un truc qui s'apprend pas, c'est la classe", pour citer "les pissenlits par la racine".
